Monsieur Praud,
Je suis tombée hier quelques minutes sur votre émission radio.
Quelques minutes qui ont suffi pour faire naître en moi de la colère contre la beauffitude que vous encouragez, encensez, propagez aussi surement qu’un virus.
Un auditeur expliquait « courageusement », ce sont vos mots, pourquoi il avait embarqué femme et enfants dans sa maison de province pour échapper à l’enfermement parisien. Plus prosaïquement, il a pensé que Paris serait plus encadré et moins agréable que la maison/jardin.
Vous avez ri.
Vous l’avez félicité de son courage à dire haut et fort, vous avez exprimé votre compréhension : Etre confiné à Paris, quelle horreur… Ceux qui critiquent les « fuyards », ceux que vous appelez les donneurs de leçon (vous-même en fait) sont simplement des frustrés, des jaloux…
Sauf qu' »on » ne fuit pas une canicule…
« On » fuit avec potentiellement un virus dans ses bagages, vers une région qui ne sera peut-être pas médicalement suffisamment équipée en machines et personnel pour faire face un à gros afflux de visiteurs.
Les deux soignants qui ont suivi n’ont pas reçu cette même empathie.
Ils ont été clairs et exposé l’irresponsabilité des égoïstes.
En ce moment, les héros, ceux qui prennent les risques pour leur vie et leur entourage sont aussi invisibles que le virus.
Ils soignent, ils s’activent, ils font en sorte que chacun puisse remplir son frigo en dépit des fous qui chargent leurs caddies comme pour tenir un siège, ils s’assurent que le nécessaire sera encore accessible.
Si nous sommes en guerre contre un virus invisible, l’effort de guerre qu’on demande à ceux qui ne sont pas des héros, c’est d’aider à endiguer la propagation du virus.
En restant chez nous.
Et ça frustre chacun de nous. Même si nous ne sommes pas égaux dans la façon dont nous pourrons psychologiquement, économiquement et logistiquement appréhender ces semaines hors du temps. Chaque manquement, qui n’est pas une petite « incivilité », chaque « ho, c’est pas bien grave » est un coup de main potentiel à la pandémie. Ne pensez-vous pas que suffisamment d’incohérences dans les prises de décisions ont déjà coûté un temps précieux et des vies ?
Votre émission pourrait tirer vers le haut… Elle encourage le blaireau à tenter d’être le plus malin.
De jouer au « pas vu pas pris ».
De tenter de contourner les instructions dérogatoires de sorties, qui doivent être précisées chaque jour un peu plus pour contrer la bêtise et la mauvaise foi.
Votre émission fera surement partie de celles encourageant les gens à applaudir aux fenêtres à 20 heures pour montrer leur soutien aux soignants. Ne pensez-vous pas que le premier soutien, même s’il ne fait pas de bruit, est de respecter ce qu’ils nous demandent ?
Votre émission est une insulte pour tous les invisibles qui prennent soin de nous et viendront à bout du virus.
Praud est un con fini.
ça n’est pas d’hier.
Superbe texte. Forme et fond. Parfait.
Très très touchée par ton appréciation !
on ne peut pas demander à un con d’être intelligent ! Ce qui rassure en ce moment, c’est qu’il y a un regain de solidarité avec voisins. j’apprécie aussi de recevoir des appels de la famille, çà fait du bien et pas seulement en temps de « crise sanitaire ! »
Lorsque j’ai vu les gens se presser dans le train je me suis dit que c’était vraiment irresponsables !
Nous n’avons pas les structures pour accueillir autant de malades supplémentaires et déjà les urgences risquent d’être saturées!
Ma nièce qui est infirmière dans une clinique spécialisée de la région est actuellement formée pour accueillir des malades de ce virus et cette clinique peut être réquisitionnée pour pallier a un nombre trop important
Surtout que dans ces trains des personnes ont du être contaminées
c’était vraiment incroyable de voir ça
et ce sera en partie a cause des ces départs massifs qu il aurait fallu arrêter
a cause de cela des soignants risquent leur vie chaque jour
C’est peu de dire que je suis outrée !!!