Lire, c'est se nourrir

Pierre, le maître…


La pensée du jour
Elle sort son livre et demande une fourchette supplémentaire pour tenir les pages ouvertes pendant qu’elle dîne.
Pierre Lemaitre (Alex)

L’humeur du jour
Gamine, les livres, je les dévorais… J’avalais tout, avec un discernement assez discutable et des choix pas forcément adaptés à mon âge – Moravia à 13 ans, c’est spécial…

Il suffisait pourtant d’une tournure de phrase, d’un sujet excitant ou de personnages attachants pour me faire oublier les heures et me glisser dans un monde parallèle.

Puis, vers 17 ans, grâce un formidable professeur de lettres, j’appris enfin à lire.. ce qui me poussa inévitablement à être plus sélective, à rechercher l’équilibre subtil entre le fond et la forme d’un roman. J’ai relu Flaubert, Maupassant ou Balzac munie d’un savoir tout neuf.
Puis je me suis tournée vers Hugo, Sue, Zola et Dumas, l’éternel sous-estimé des programmes scolaires, dévorant sans modération.

Les choses se sont corsées quand j’ai eu envie de goûter à la littérature française contemporaine. C’est qu’on en produit de la malbouffe-écrite sans exigence autre que de vendre de la ligne au kilo… Pour une Vargas ou un Dugain, combien de Musso «avec déjà plus de X mille lecteurs conquis » souligne mon libraire, qui attend de ses clients des recommandations de lectures pour ses prochaines vacances, quand c’est lui qui gère pourtant la mise en place des ouvrages…

C’est donc avec assurance que je lui ai conseillé « couleurs de l’incendie », de Pierre Lemaitre que je venais justement lui acheter.
Parce que c’était la suite de « Au revoir la-haut », que je n’avais pas su lâcher,
parce que l’auteur avait participé au scénario et validé son adaptation poétique par Dupontel au cinéma,
parce que j’ai déjà tout dévoré de lui sans avoir jamais été déçue…

Il y a de la précision dans l’écriture de Pierre Lemaitre. Une phrase couvre plus que ce qu’elle dit et pourtant elle le dit avec une méticulosité qui chez d’autres en limiteraient la portée… Le choix des mots et de leur agencement ne doivent rien au hasard mais tout au talent du conteur, qui sait sur quel chemin et surtout à quel rythme il veut nous entraîner.

Vous aimez les auteurs classiques ? Il y a du Zola dans la première partie et du Dumas dans la seconde. Vous aimez le contemporain ? C’est un roman résolument moderne, un portrait de femmes comme on en lit peu. Il y a matière à réflexion sur le monde qui est le nôtre et la preuve, entre chaque ligne, que Lemaitre n’en est en rien isolé. Certes, l’histoire se passe entre 1927 et 1933. Mais par bien des aspects, elle pourrait se dérouler aujourd’hui…

Le seul point négatif de ce livre et qu’il se termine d’autant plus vite qu’on ne veut pas le poser. Un peu comme un orgasme qu’on espère mais qu’on repousse… puis qu’on estime parfois avoir fait venir un peu trop vite. Parce qu’il faut ensuite attendre le prochain 🙂

Le cadeau du jour
à quand le dernier volet ? 

3 réflexions au sujet de « Pierre, le maître… »

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