La pensée du jour
Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor.
Daniel Pennac
L’humeur du jour
Journée ordinaire.
Le réveil sonne.
Thé, madeleine, renfiler son pull à Zibou, lui préparer ses médocs, son bol. Nourrir les 3 errants qui piaillent ou font du Djembé sur la porte.
Marcher jusqu’à la gare.
Voyager debout ou les fesses posées là où quelques secondes plus tôt des chaussures occupaient la place – la SNCF n’ayant pas l’apanage des causes du mal voyager.
Profiter du trajet pour relayer les infos retards des trains suivants. Se dire que ça fait 5 ans que trop peu a changé.
Ne plus croire que les choses pourront vraiment changer…
Métro ou vélo.
Boulot.
Chercher la motivation pour bien faire mon métier en occultant 5 ans d’un harcèlement qui a dégradé mes conditions de travail et abîmé ma motivation. Songer, avec le recul, à toute cette énergie gaspillée à tenir bon en attendant – en espérant – que le harceleur disparaîtrait, puisqu’à part la plainte au pénal, je n’ai pas d’issue.
Se dire que je suis perdante en restant comme en partant, mais qu’on n’en est même plus là… que ce n’est plus un bras de fer.
Vider mon poste de sa substance en rendant compliquée la moindre tâche, me priver de second quand il y a tant à faire, opter pour un découragement progressif et mon usure et me dire – avec le sourire, c’est la nouveauté, plus d’agressivité, tout se fait avec le sourire – que je dois déménager dans le bureau qu’avait occupé le Traitre, qui lui « le saviez-vous ? On a eu des nouvelles ! Il est si heureux dans ses nouvelles fonctions au sein d’une RH ».
Ressentir un dégoût profond.
La vie, ce n’est pas « que le meilleur gagne », c’est plutôt « que le moins scrupuleux s’en sorte ».
Ne plus croire que les choses pourront changer…
Et puis rentrer chez moi.
Mon nid.
Mon havre de paix.
Qui cesse de l’être dès 20h00.
En 6 mois (ouverture d’un resto et brasserie le soir), ma petite place si calme et tranquille s’est métamorphosée en parking à ciel ouvert.
Il faut être rentré tôt ou après minuit pour se garer près de chez soi et – dans mon cas, je vis dans une impasse – prendre le risque d’être bloqué par un visiteur posé dans l’allée, chose qui avant était réservée aux messes diverses.
On n’ouvrira plus les fenêtres les soirs d’été. On entend moteurs et portières jusque très tard. Les inconvénients de Paris dans un « si charmant petit village ».
Et là, mon réflexe premier – rappeler au maire ses écrits rassurants quant à l’avenir de la Place et sa quiétude dont je m’étais inquiétée avant d’acheter, mobiliser les riverains, lui dire mon incompréhension d’appliquer une réglementation en zone bleue de jour quand tout est vide, pour que ce soit parking sauvage les soirs quand les riverains rentrent – se heurte à un ras le bol infini de devoir se battre toujours et encore pour des choses qui devraient être gérées et pensées.
Ne pas croire que les choses pourront changer…
Le cadeau du jour
Solution ?
Je ne vois pas ce que tu peux ou pourrait faire dans de telles circonstances ! En ce qui concerne ton habitation, créer un collectif pour protester auprès du Maire qui visiblement ne prend pas ses responsabilités ? Quant à ton travail, patienter que l’emmerdeuse s’en aille, mais, apparemment, ce n’est pas pour demain….Bon courage mais ne te rends pas malade pour autant, tu le pressentais depuis longtemps……!
J en ai un peu marre de « mobiliser » 😉
Se retrouver de plus en plus seule car beaucoup ont déjà cessés de se battre.
Devoir se battre à la place des autres, c’est à la SNCF de gérer le incivilités et la fraude, c’est au maire de s’adresser au commerçants pour que celui-ci fasse respecter le stationnement.
Sans parler du travail où les conditions sont de pire en pire quelque soit la société.
Une autre chanson de Michel Jonasz: en blanc du Blues.
Le blues du transport, le blues du travail … Le blues, le blues, le blues …
C est ça… oui.
Des pensées pour toi… Je n’ai pas connu de harcèlement au travail mais je ne comprends que trop bien l’histoire du calme qui cesse à 20h. Ici c’est même 16h. Même s’il y a du mieux ces derniers temps, et pourvu que ça dure…
bises
la seule différence est que j’avais demandé avant. En spéciafiat que mon achat dépendait de la réponse. Aux inconvénients s’ajoute la déception
Ca ne te consolera pas mais je vis la même chose. En stéréo entre deux brasseries qui braillent des fadaises toute la nuit, ma petite rue sans issue qui subit les coups de klaxons jour et nuit (c’est toujours celui qui est garé au fond qui veut sortir en premier) les fêtards qui dévident le trop plein avant de regagner leurs pénates; je suis garée à 2 kms de chez moi, tout en haut d’une pente bien raide… L’été je dors fenêtres fermées à cause du bruit dans un appart à 33° pas plus de 4h/nuit et en septembre, lorsque je fais un malaise, mes employeurs m’engueulent.
Bon courage je n’ai jamais eu gain de cause en 15 ans auprès de la
Tu as essayé quoi?
…je continue 🙂 de la mairie: l’époque est à ramasser du fric au maximum alors on ne va quand même pas empêcher les bars de vivre et les braves gens de s’amuser.
et le préfet, il en pense quoi ?
La même chose que le maire. Ici ce sont les commerçants, ceux qui gagnent du fric, qui font la loi.
et tu peux mobiliser tes voisins? je suppose qu un des arguments est « vous le saviez avant d’emménager » ?
Non, personne ne veut se mettre à dos la petite mafia de commerçants qui est là. Il y a 15 ans, c’était calme, il y avait la fête seulement le vendredi et jusqu’à minuit tapantes. Maintenant il n’y a plus aucune limite. Les gens qui avaient les moyens de déménager sont tous partis, il ne reste que les vieux et de petites gens sans poids comme moi.
… putain…