La pensée du jour
Nous ne pouvons pas avoir deux cœurs, un pour les animaux, un autre pour l’homme…

Lamartine

L’humeur du jour
Ma généreuse Zibou accepte de partager son jardin avec les Blackos, panthères défavorisées, toutes trois noires mais visiblement pas de la même famille.
Quand Zib sort, les autres s’écartent, l’observent et restent à distance respectueuse de cette chatte si fine. Sentent-ils sa vulnérabilité ? Son âge ? Ou sont-ils simplement déroutés par cette fashion kitty en pull rose ? 

D’abord, il y a eu Bouchon, que j’avais surnommé « le chat porte clé », puisque venu en cadeau « avec la maison ».
C’est le moins farouche des trois, on sent que le territoire était tout à lui et ses miaulements sonores quand il a faim traduisent bien ce qu’il pense : « esclave, lève toi! »
Il se laisse gratter – plus exactement il réclame les grattages. Il a choisi un rebord de fenêtre à cet effet. Il y saute et y espère son vigoureux massage.
Je peux le porter, mais seulement sur de courtes distances : sitôt qu’il se sent contraint, il croque sans souci la main qui le nourrit.

Ensuite est arrivée Tristoune, au regard de chat potté.
Petite et timorée, elle obtient injustement plus de dodos et d’attentions du simple fait de son apparente fragilité. Cette « petite ingrate » a quitté le jardin des voisins pour un domaine où je lui multiplie paniers moelleux et attentions alimentaires… Elle m’offre en échange des ronrons ultra sonores et des couinements attendrissants.

Enfin vint Tintin. Le chat à l’oreille cassée.
Miteux, couilleux, tiqueux…
Il débarque pour plusieurs jours d’affilée, s’annonce en faisant du djembé sur la porte vitrée puis disparaît pour des périodes variables. Je lui ai tout de même réservé un territoire où il peut se refaire une santé car il porte de nouvelles zébrures à chaque visite.

Autant Zibou se laisse soigner, autant il est difficile de bien s’occuper d’un animal qui n’a pas toute confiance en vous. La pince à tiques, passe encore. Les pipettes anti-puces et compagnie, je peux ruser… mais le pauvre Tintin est arrivé ravagé lundi, l’oreille sanguinolente. Un coup de spray désinfectant et une photo plus tard, le diagnostic tombe : Tintin est galeux. D’où son auto-mutilation récurrente.
Il doit sentir que je lui veux du bien car il semble plus présent chaque fois qu’il est abîmé. Du thon, du lait, une pipette anti-gale et voilà que ses poils repoussent déjà…
On va sauver le soldat Tintin!

Le cadeau du jour
Hiérarchie féline:
Zibou ne craint personne et crache si elle sent une présence.
Tintin fait peur aux deux autres sans rien faire de plus que d’apparaître
et Bouchon montre régulièrement à Tristoune que le dominant à grosses papattes, c’est lui.