La pensée du jour
– Allons Marcus, qu’allez-vous faire de ces vieilleries? Vous avez une maison magnifique. Vous allez la transformer en brocante…
– Ce sont simplement quelques souvenirs, Léo
– Les souvenirs, c’est dans la tête. Le reste ce n’est que de l’encombrement
Joel Dicker – Le livre des Baltimore

L’humeur du jour
Je n’avais jamais réalisé que je vivais au milieu de souvenirs tant que je n’avais pas entrepris le tri pré-migration et mes cartons.
Ici Ratso se faisait rôtir le bidou, là Lulu sautait au bruit de ma brosse pour grappiller des grattouilles, là encore un coussin pour Zibou.
Les bibelots, les livres, les lettres et objets conservés, les fleurs repiquées de maman, le lilas de papa, la lumière si particulière qui baigne le jardin, l’odeur du chèvrefeuille et de la lavande, les rendez-vous avec les oiseaux tôt le matin… l’anodin se charge d’émotion quand on sait que la fin de quelque chose approche.
Pourtant l’envie – non, le besoin – de trier, jeter, donner devient plus fort que toute velléité nostalgique.
Il est temps de se propulser, de se délester, de s’alléger.

Tout de même, j’appréhende de quitter ma rue, sorte de petit village où j’ai eu la chance inouïe de rencontrer des voisins, devenus des amis, reconstituant avec eux une sorte de famille-bis où chacun s’entraide, veille sans pourtant verser dans l’intrusion. Jamais je ne m’y suis sentie seule dans les moments difficiles et les joies ont toujours été partagée à coup de bulles ou de blanc. Tant de souvenirs de blabalatage devant la porte de l’un ou l’autre, ce confort des liens « ni trop, ni pas assez », équilibre subtil des relations réussies…

Je ne pars pas très loin, mais je pars .
Et Zibou sera là, petite châttelaine de mon nouveau nid, où elle donnera vie à de nouveaux souvenirs …

Le cadeau du jour
You say Goodbye
and I say « hello »