Et je pèse mes mots...

Bienvenue dans un monde plus niais


La pensée du jour
Paris n’est rien, ni la France, ni l’Europe, ni les Blancs… une seule chose compte, envers et contre tous les particularismes, c’est l’engrenage magnifique qui s’appelle le monde.
Ella Maillart

L’humeur du jour
L’entrée dans cette nouvelle année, semble, plus que toute autre pour nous français, être le marqueur symbolique d’un espoir de renouveau et d’unité nationale, par opposition aux violences qui ont ponctué 2015 – notre 11 septembre – et les divisions morales et politiques.

Ce passage s’accompagne inévitablement du rituel des vœux, personnels pour nos proches et amis, ou partage sur les réseaux sociaux des « méditations » aux accent de vérités profondes estampillées Coelho et compagnie dans lesquelles à la fois chacun peut trouver une résonance, mais qui ne sont que de véritables niaiseries, incompatibles avec les vécus des vrais gens.

Bienvenue dans un monde où la pensée se peau-de-chagrine, où chaque thématique – économie, politique, mode, beauté, accompagnement personnel – a ses propres éléments de langage, traduction évidente d’une réduction du champ et de la profondeur de la réflexion et d’une uniformisation du verbe factice, à des fins commerciales.

Changer d’année, c’est aussi le grand moment des rétrospectives via les médias.
La bite de Valbuena, les seins de Zahia, le cul de Kardasian, les films, les flops, les crashs, le scandale du Falcone de Valls, sa chemise trempée, celles arrachées, la neige qui ne tombe pas, les températures qui grimpent et puis surtout la guerre des mondes – l’occidental contre l’oriental – qui a touché l’Europe via les attentats et les vagues migratoires.
Nous y assistons, témoins ou victimes, oubliant trop souvent que la non utilisation de nos cerveaux lavés par les médias classiques fait de nous les acteurs complices et complaisants d’une opinion publique de plus en plus binaire :
Arabi fora (merci Jérôme Ferrari pour ce texte, les migrants à la flotte, mort aux pédés, travail-famille-smartphone-patrie, pour le  côté pile ;
Je suis Paris-Charlie-DelpechAlyan, côté face
Les deux cohabitant souvent chez une même personne, dans une incohérence assumée qui contribue tristement à notre exception nationale.

On atteindra le summun de l’endormissement collectif demain soir, avec le « spécial attentats » de France3 – pour ceux qui ne seraient pas déjà en overdose du triptyque Coulibaly-kalashs-hommages et autres explications secrètes inédites qu’il faut connaitre.
Il n’y aurait donc quand dans le drame et le deuil que les français sauraient se rassembler ?
Cerise sur le gâteux, on murmure que Johnny Halliday, chanteur belge engagé et fin connoisseur des mouvements migratoires, pourrait donner un concert hommage Place de la République. Tiens, pourquoi pas Bruel en première partie, bramant du Barbara au prétexte qu’il était fan…

Plutôt qu’à ces grands-messes ultra-médiatisées et calibrées au prétexte de mobilisation, je serai toujours plus sensible à l’implication ingrate et quotidienne de ceux qui se sont mis concrètement au service des autres, de leur détresse.
Comme cette équipe du SAMU social, dont on vit l’autre soir un extrait d’intervention auprès d’un homme dont la misère et la grande solitude morale le poussaient à supplier ceux qui venait l’aider, « Tue moi, rends moi service, pousse moi sous le métro. Tue moi »

C’est étrange comme on parle nettement moins de cela que de tout le reste.
Ça ne doit pas être assez bankable.

Le cadeau du jour
😉

 

5 réflexions au sujet de « Bienvenue dans un monde plus niais »

  1. merci pour le texte de Ferarri
    je pense au numéro de CHebdo qui va sortir mercredi : combien de rats pour en faire du marché noir?

    et pour te faire sourire
    entendu à la radio ce matin sur la mort de Delpech, tel que « Johnny Halliday a rendu hommage sur twitter et Bruel a dit que ses chansons ont accompagné sa vie »
    t’as vu juste

  2. la télé est restée éteinte pendant toutes les fêtes… la radio n’a diffusé que de la musique… internet est resté discret et très sélectif durant ces derniers jours… les ronrons des programmes de fin d’année m’épuisent… hier nous avons joué à des jeux de société (autour de mojitos)(c’est les fêtes quand même). Nous avons pris l’air en allant marcher sous la pluie… loin, bien loin de tout ce brouhaha inutile.

Chic ! Un message :)

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