La pensée du jour
La science pourra peut-être un jour expliquer le monde, mais elle ne pourra pas pour autant lui donner sa signification.
Michel Quoist
L’humeur du jour
Je me revois l’an dernier, assise à la même place que maintenant, la même tasse du même thé à portée de main en train de pondre de jolis vœux pour un monde en paix, une année d’ouvertures, de sérénité et d’amour.
Putain le foirage !
A moins d’être parti avec Jacques Cheminade sur la planète Mars (oui, Cheminade, le candidat loufoque qui eut plus de couverture média que des partis sérieux mais certainement moins rentables en terme d’audimat),
à moins d’avoir les yeux et les oreilles déjà tellement plein de merde que celle ambiante n’a fait aucune différence,
à moins d’avoir vécu le nez dans son nombril en mode « moi, ma vie, mes préoccupations », nul ne peut dire qu’il pleurera 2015 et son cortège de violences physiques, politiques, économiques ou morales…
Bon sang, ma propre colère me fatigue, mon intransigeance aussi.
Nous avons TOUT et nous n’en faisons rien.
Nous avons des cerveaux et nous les galvaudons en pensées formatées par les médias classiques, on se rebelle dans l’air du temps à coup de marches blanches et de mobilisation « je suis Charlie-Paris-un mouton » à dissolution rapide dans des urnes FHaineuses et les angoissantes vagues migratoires,
les modèles érigés, c’est à dire ceux dont la fortune fascine, ceux à qui les cons-plaisants donnent la parole en boucle sont des putes, des footballeux qui déBlatter, des vendeurs de vide kardashianesques, des gens à l’honnêteté douteuse ou pire, des politocards.
Des philosophes à deux balles ont des tribunes dans les médias, les présentateurs des JTs promeuvent des contenus discutables (France2, rachète toi vite une conscience), des concepts gourouteux fleurissent partout – en séduction « girly », éducation, cuisine, life ou en « chance », on est dans le règne du creux qui rapporte.
On parle d’unité nationale puis on légifère sur la déchéance, mais on est Charlie, hein… ou Bataclan. Oui, c’est mieux . Moins clivant.
« Tu es très en colère » me souffle un ami.
Oui.
Avant tout contre moi-même et ma propre intransigeance face aux faux-semblants, à la paresse ambiante et à tout ce que cela génère.
Et surtout parce que tous les efforts du monde ne le changeront pas.
Parce que toute tentative pour qu’il soit plus juste demande tellement d’efforts disproportionnés que les meilleures volontés s’essoufflent et se replient sur elles-mêmes, parce que chaque belle volonté de perdue n’en est jamais « 10 de retrouvées » et qu’une fois Stéphane Hessel ou Mandela enterrés, que reste-il aux gens de plus durable que de placarder leurs citations sur les réseaux sociaux entre deux instagram estampillés « #pornfood »?
Je souhaite à chacun d’entre nous une nouvelle année de prise de conscience du pouvoir qui est le nôtre de changer les choses pour un monde plus juste, plus doux,
de ne plus faire l’autruche auto-centrée pour se plaindre plus tard
ni d’espérer la vague marine ou rose ou bleue qui ne fera que recouvrir la beauté des choses et les potentiels positifs pour mieux tout noyer dans son ressac.
Le cadeau du jour
bye bye 2015
Ecoute « Le Diable » de Brel, il disait fondamentalement la même chose que toi, en 1954…
j y vais de ce clic
Alors on n apprend rien…
Un jour, le diable vint sur Terre
Un jour, le diable vint sur Terre
Pour surveiller ses intérêts
Il a tout vu le diable, il a tout entendu
Et, après avoir tout vu
Et, après avoir tout entendu
Il est retourné chez lui, là-bas
Et, là-bas, on avait fait un grand banquet
À la fin du banquet, il s’est levé, le diable
Il a prononcé un discours :
Ça va
Il y a toujours un peu partout
Des feux illuminant la Terre
Ça va
Les hommes s’amusent comme des fous
Au dangereux jeu de la guerre
Ça va
Les trains déraillent avec fracas
Parce que des gars pleins d’idéal
Mettent des bombes sur les voies
Ça fait des morts originales
Ça fait des morts sans confession
Des confessions sans rémission
Ça va
Rien ne se vend mais tout s’achète
L’honneur et même la sainteté
Ça va
Les États se muent en cachette
En anonymes sociétés
Ça va
Les grands s’arrachent les dollars
Venus du pays des enfants
L’Europe répète l’Avare
Dans un décor de mil neuf cent
Ça fait des morts d’inanition
Et l’inanition des nations
Ça va
Les hommes, ils en ont tant vu
Que leurs yeux sont devenus gris
Ça va
Et l’on ne chante même plus
Dans toutes les rues de Paris
Ça va
On traite les braves de fous
Et les poètes de nigauds
Mais dans les journaux de partout
Tous les salauds ont leur photo
Ça fait mal aux honnêtes gens
Et rire les malhonnêtes gens
Ça va, ça va, ça va, ça va !
Wouaf ! Tout est dit et bien dit !!! Bravo
C était une colère qui bouillonnait
un bon billet sur un mauvais cru !
Merci !
fais quelque chose de ta plume PookyMC!!
très bon billet merci et au revoir 2015
J y travaille 🙂
Ah les marches blanches ………..