La pensée du jour
En France il y a deux sortes de gens : ceux qui cachent leurs feuilles de salaire et ceux qui ont honte de la montrer.
Georges Wolinski

L’humeur du jour
Au cours d’une réunion rassemblant les sages qui savent et qui siègent, un des administrateurs eut l’impudence de marmonner qu’il trouvait les frais de personnel élevés.
Le personnel, c’est moi.

Je passe sur le fait qu’il lâcha sa bouse sans même me regarder, ce qu’un esprit naïf eut pu trouver touchant – ce qu’on ne voit pas n’existe pas, vague réminiscence de la pensée magique – mais que je trouvai d’un odieux infini. Et d’une inélégance sans particule.
Je passe également sur ma conviction qu’il ne tiendrait pas une semaine avec mon salaire… Mais cependant môssieu a raison : dernièrement j’ai abattu tellement de tâches chronophagement paperasserières que sur le fond, je suis bien un agent trop cher. Bien sûr, il préfère surement ne pas se demander quand et comment j’accomplis le reste de mon travail, oui, celui qui rend les résultats de notre structure « exemplaires » – ce dont il félicite les fondateurs – mais ça, c’est un autre débat.

Ce qui est choquant, humainement, c’est cette tendance assez tordue qui consiste depuis quelques temps à faire culpabiliser les employés quant à ce qu’ils coûtent à leur employeur. Salauds de travailleurs !

On est passé d’une période où « si t’es pas content, y’en a 10 qui attendent dernière la porte » à celle où un (ir)responsable sait que peu d’employés iraient sauter dans un panier débordant de chômeurs, mais qu’il est toujours bon de s’assurer qu’il a bien intégré qu’oser demander l’aumône est inutile.

On ne valorisera pas ce qu’il rapporte ou ce qu’il produit, on insistera sur « combien il coûte ».
Un travailleur n’est plus une valeur ajoutée ou un moyen apprécié mais une charge.

Le cadeau du jour
évidemment, tout est relatif…