La pensée du jour
Le silence a le poids des larmes.
Aragon
L’humeur du jour
Train de 5h58. Plein. Silencieux.
Vélib matinal. Rues vides. Aucun fêtard trainard.
La rue de saint Denis résonne presque.
La porte de l’Institut est fermée – il me faudra sonner, une première en 15 ans – le drapeau tricolore en berne, enrubanné de noir, une rediff pénible de janvier…
Une boîte mail pro pleine de messages « are you ok ? », qui sous-entend – je ne suis pas parisienne – qu’au-delà des atteintes physiques il y a les insidieuses, psychologiques.
Trop de messages d’annulation de mes chercheurs étrangers : certains ne sont pas autorisé à venir à Paris dans 2 semaines par leurs administrations, d’autres hésitent car leurs pays se sont aussi engagés contre l’EI. Paris ne leur fait pas peur. Le voyage, si.
Allocution inspirée de notre tête dirigeante « la seule réponse à ces attaques tient en ces mots : restons nous-mêmes ».
Terrasses désertées le midi.
Métro bondé le soir, regards vaguement suspicieux. Colis suspects justement. En cascade sur la 7, la 1, la 4… un vrai loto…
Par sms ou par mail, une seule conversation, le même besoin d’évacuer cette attaque qui ciblait tout le monde et donc qui ciblait chacun.
Ce matin c’est le silence qui était criant… 😦
Vive la France
Devant autant d’horreur, il n’y a pas de mots.
Le silence, le recueillement, sont un humble et moindre hommage aux victimes
ensuite qu’adviendra-t-il…
😦
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. La Fontaine.
Une réalité affreuse et pourtant prévisible… Mais qui croit encore aux avertissements de personnes lucides ? Comment ne pas jeter un coup d’oeil sur cette pensée (de Lamartine)
» Le livre de la vie est le livre suprême.
Qu’on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ;
Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois.
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même ;
On voudrait revenir à la page où l’on aime.
Et la page où l’on meurt est déjà sous vos doigts.
et même pousser un peu plus loin la recherche dans la méditation ?
Le saint livre contient toute la lumière sur tant d’événements qu’il est difficile
de fermer les yeux sur ceux-ci…
Heureux sont ceux qui se laissent « toucher » par lui !