Et je pèse mes mots...

Le roi des cons


La pensée du jour
Jacques Séguéla est-il un con?
La question reste posée. Et la question restant posée, il ne nous reste plus qu’à poser la réponse.
Jacques Séguéla est-il un con ?
De deux choses l’une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait tout de même un peu, ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup.
Pierre Desproges (1982)

L’humeur du jour
J’allais faire un billet sur la connerie ordinaire des « perches à selfie », ces bâtons ridicules qui permettent de montrer sur les réseaux sociaux qu’on s’est rendu ici et là, puis là aussi, avec des cadrages pathétiques – mais tant qu’on a l’air beau et fin en plongée, le teint instagramé –  l’architecture et le paysage, hein, on s’en fout un peu…
Bref.
J’allais écrire sur cet ego-stick, me remémorant un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, quand on confiait son appareil photo à un passant à bonne bouille pour qu’il nous immortalise devant (biffez les mentions inutiles) la mer, la Tour Eiffel, le Louvre, un château de la Loire…

Je rentrai de déjeuner.
Sur les marches de la Coupole de l’Institut de France, là où le tapis rouge est parfois déroulé pour le Président de la République, à ma droite, deux bouffeurs de chips à miettes et autres choses qui tâchent la pierre. A ma gauche, deux touristes à « perches ».
Entre eux, un SDF blotti entre deux colonnes.
Seules ses chaussettes trouées dépassent d’une couverture tellement crade qu’on la sent des yeux.
Il niche là depuis quelques jours, espérant avoir trouvé un coin tranquille : dans le quartier, c’est grass’mat’ jusqu’à un bon 8h30 pour le dormeur des rues… c’est qu’il n’y a pas de petit luxe, n’est ce pas Jacques.

Il possède un sac en plastique, un morceau de carton converti en matelas et une bouteille dans laquelle visiblement il urine – pauvre mais propre.
Digne du palais dont il squatte les marches.
Cette économie de loyer lui permet peut-être de mettre quelques euros de côté, suivant le bon conseil du roi des cons, qui après avoir sappé le moral des quinquas sans Rolex a justifié ainsi son ânerie : « C’est la plus grande connerie de ma vie. Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire que la vie est un rêve et qu’il faut rêver de tout. La Rolex était un symbole comme un autre. J’aurais pu dire une Ferrari ou un stylo Bic ». Il n’y a pas raison de dire aux gens « Vous êtes condamnés à ne jamais vous faire le plaisir de votre vie ». On a quand même le droit, même si on est clochard, on peut arriver à mettre de côté 1500€. On a le droit de rêver nom de Dieu ».

C’est ça, Jacques. Enfonce toi.
Rêvons nos vies.
Bavons, comme dans Victor Victoria, devant le festin des autres.
Léchons les vitrines ou endettons-nous façon Cétélem pour des signes extérieurs de richesse quand une partie des gens n’a pas de quoi boucler les fins de mois et une autre met péniblement des miettes d’euros de côté.

Quand je pense que son métier est d’être « communiquant ». Il y aurait encore des gens pour acheter ses conseils?
Moi, mon rêve, c’est un monde sans cons. Ou à la limite sans relais médiatique à leur disposition.

Le cadeau du jour
En complément :  Un SDF économise 10 ans et rachète les sociétés de Séguéla.

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13 réflexions au sujet de « Le roi des cons »

  1. Non seulement les clochards ont le droit de rêver, mais je suis certaine qu’ils ont d’autres rêves que ceux de SEGUALA. Pour le savoir, Il faudrait qu’il organise une rencontre avec quelques uns d’entre eux à son initiative… un rêve au « nom de Dieu !

  2. J’en ai croisé un, tout à l’heure, qui avait cadenassé ses maigres biens, y compris des sacs en plastique autour d’un arbre, et comme toujours, la même question est revenue… quelles épreuves ont mis cet homme, qui a dû avoir une vie « normale » à la rue, quels « trésors » gardait-il dans ses bagages…
    Vu que je ne suis plus jamais au courant de rien, le dernier article c’est une info vraie ?

  3. C’est sans doute le frère ou le cousin de Ségala qui a baptisé son yacht « Sans Abri » (naturellement immatriculé à George Town) que j’ai vu dans le port d’Ajaccio il y a quelques jours…
    Le plus écoeurant dans tout cela, c’est que les touristes, loin d’être choqués, passent devant les yeux écarquillés d’admiration et d’envie en murmurant « ça fait rêver »

Chic ! Un message :)

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