La pensée du jour
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau
S’il fallait plus que des mots ?
Jean Jacques Goldman
L’humeur du jour
J’aime bien Twitter. Je m’en sers comme une source d’information parallèle en suivant des journalistes indépendants et deux ou trois comptes rigolos.
Même en restant assez sélective, je n’échappe pas à son côté amplificateur de ce qui se dit dans les cours de récré ou à la machine à café.
On s’y acharne en anonyme contre l’éphémère miss météo de Canal+, on s’y emballe en mode moutons en retweetant #bringbackourgirls le mardi, on y #jesuisCharlie le mercredi, on y crée un buzz, un #dressgate sur la couleur une robe et, tout étant au même niveau, on s’y révolte en cœur contre la dernière chanson des enfoirés.
C’est la saint Goldman, obligé de sortir de sa réserve naturelle pour répondre aux tweets, relayés par la presse, d’une jeunesse indignée, bafouée, blessée par les paroles d’une chanson. Je ne veux pas mourir idiote, je regarde le clip.
Musicalement, c’est pas mon truc – même si je la trouve « moins pire » que l’atroce reprise de « in the army now » d’il y a quelques années.
Visuellement, c’est naze. Pathétiques grimaces d’une Lââm qui fêtera surement ses 15 ans de carrière un jour, grâce à ses participations annuelles dans la troupe une fois l’an… Air concentré et grave d’une Keim ou d’une Laroque. Tous surjouent l’inquiétude et l’intérêt en mode TF1 production.
Il aurait peut être fallu avoir d’un côté uniquement les « vieux » (Goldman et Le Forestier) et tous les autres en face. Parce que « Vous aviez tout, paix liberté, plein emploi, Nous c’est chômage, violence, sida », ça s’adresse aussi aux quadras. Qui ont d’ailleurs connu la naissance des restos du cœur, il y a 30 ans.
Et si au lieu de s’indigner en mode mouton sur les paroles d’une chanson – au passage merci les médias de se demander si ce n’est pas l’année de trop pour JJG au lieu de réfléchir que c’est une année de plus pour la précarité- , on s’indignait plutôt sur le fait qu’on ne puisse toujours pas se passer des Restos – et des Enfoirés ?
Car hélas rien n’a changé.
«C’est une chanson dans laquelle des adolescents reprochent aux générations qui les ont précédés l’état du monde qu’ils leur laissent : pollution, chômage, violence, dette, misère» explique Jean-Jacques Goldman. Contrairement aux reproches de certains internautes qui y ont vu une chanson «antijeunes», le parolier explique que «les Enfoirés jouent le rôle des adultes qui leur répondent (NDLR. aux jeunes) comme trop souvent : en se dédouanant et avec mauvaise foi, mais en espérant qu’ils feront mieux.» «Le fait que la jeunesse nous demande des comptes me semble la moindre des choses. Le fait que le chanson se termine en faisant confiance à l’avenir aussi» conclut-il.
et si on faisait preuve d’un peu de second degré… cette polémique serait presque drôle si elle ne me filait pas la nausée et si elle n’en disait pas si long sur l’ambiance qui peut régner parfois.
j avais lu ça, j ai presque eu de la peine pour lui, qu il doive s’expliquer dans les médias. bon sang on ne devrait plus avoir besoin des Restos! c’est ça le drame! et c’est le rôle des anciens de parler comme ils le font (la seule chose serait d avoir des jeunots chez les anciens, mais c’est symbolique)
vive le premier degré
visiblement, le symbolique échappe à beaucoup… sinon, en effet, on ne devrait pas avoir besoin des restos… 😦
Non, on ne devrait pas en avoir besoin