La pensée du jour
Ce monde est un vaste naufrage : sauve qui peut !
Voltaire
L’humeur du jour
Il a commencé à neiger ce week-end.
Croyez-le ou pas, c’est l’hiver et il a neigé. Notamment dans les régions montagneuses.
On a donc eu droit aux traditionnels gros titres sur les naufragés de la route. Ces pauvres gens, tous partis en même temps vers les stations de sport d’hiver, arrêtés dans leur course aux loisirs. Fait d’hiver aussi inintéressant que son pendant estival de vagues d’automobilistes en rade…
Il a commencé à faire froid ce week-end.
On a retrouvé un type de 29 ans (putain, 29 !!), Sylvain, mort entre des containers de poubelles. C’est la place des naufragés de la vie. Par terre, au sol, comme à Angoulème, où les bancs sont mis sous grilles, protégés des sales et alcoolisés SDF. Trop de confort… Cliquez ici, pour un regard nécessaire sur l’architecture inurbaine… ou « comment se déshumaniser un peu plus en dépensant mal à propos ». Parce que tant qu’à dépenser…. Dans le cas de Sylvain, on précisera (enfin, si on gratte le givre pour dénicher des infos sur lui) qu’il avait des problèmes familiaux. Qu’il avait fait parler de lui le 24, essayant d’entrer dans un hôtel pour on ne sait trop quelle raison – voler ? s’abriter ? trouver de la chaleur – soyons fous – humaine ? Peu importe le motif d’ailleurs, Sylvain avait 1,41 g d’alcool dans le sang, une conclusion censée tout justifier. Soit dit en passant, ce score a dû être sacrément égalé ce soir-là par des gens avec domicile fixe.
Comment peut-on être aussi ignorant des choses de la rue et de la misère affective pour écrire ça dans un journal, alors qu’il suffit de regarder autour de soi pour voir... comment peut-on ne pas savoir qu’une bouteille de piquette sera toujours moins chère qu’une tasse de thé, et offrira l’illusion de la chaleur et de l’ailleurs des allumettes d’Andersen dans un de ses contes les plus tristes… comment être aussi aveugle aujourd’hui, quand tout ce qui est savoir et infos est à disposition, en gavage permanent…
Et pourtant, ce qui va dominer les prochaines Unes sera la course au foie gras, au menu idéal et à la belle table, suivi des « bons conseils pour se remettre des excès ».
Pour faire bonne mesure et protéger non pas les consciences mais la consommation, on aura droit aux réveillons des démunis par le menu.
Indécence, quand tu nous tiens…
Très belle réflexion sur un sujet aussi triste qui devrait nous toucher tous ! je pense toujours à ces pauvres que l’on juge un peu trop vite … une descente aux enfers est tellement vite arrivée si personne ne vous tend la main. Cela me fait peur avec tout ce chômage aggravé, que vont ils devenir ? Aucune ambiance festive cette année dans la rue, les magasins, on comprend facilement pourquoi …..l’avenir est loin d’être rose !
je voulais dire pauvre gens bien sûr !
Tu nous prends le sapin à rebrousse-épines, bravo . Vaut mieux torcher un bon billet que se torcher tout court ;O)
Triste réalité…
… oui, pauvres skieurs bloqués et HEBERGES eux !!! contrairement aux sdf qu’on laisse mourir de froid…. beurk beurk beurkkkkk
Mais bien sûr qu’ils boivent !!! Que faire d’autre, pour oublier cet enfer qu’ils vivent, et auquel les « bien-pensants » rajoutent encore. Pour se réchauffer, leurs pauvres cœurs solitaires aussi.
Et tous ses abroutis qui vont soigner leur gueule de bois, après avoir picolé… mais du champagne, bien sûr…
Ça me donne envie de vomir ou de cogner, comme cette histoire des bancs, voir des triangles jaunes de Marseille… j’attends des étoiles, tant que l’on y est…
Désolée, Pooky mais le mot de la fin sera MERDE !
Et merci pour ce billet
Merci pour ce billet tellement juste, tellement vrai et surtout tellement triste.
J’aime ton regard acéré sur la vie et ta grande sensibilité qui toujours me touche.
En 2015, je continuerai à te lire…
Bisous Pooky
Merci ❤ pour ce retour qui me touche beaucoup Cannella !