La pensée du jour
Notre existence se trouve entre deux éternités.
Timée le Sophiste
L’humeur du jour
J’étais partie sur des considérations légères ce matin. Il faisait extraordinairement beau, je venais d’apprendre une bonne nouvelle… En dépit du calendrier, ma vie avait un air de printemps…
Je me sentais d’humeur amoureuse et je trouvais le monde beau.
D’ailleurs, je me faisais la réflexion. Les gens seraient plus « beaux », ouverts, radieux s’ils se sentaient aimés et amoureux !
Je l’ai déjà dit, puto, currō ergo sum…
J’ai passé le reste de la journée à travailler sur une présentation pour la semaine prochaine, musique gnangan en bruit de fond – hey, on est printanière ou on ne l’est pas !
Et puis voilà, avant de « quitter le boulot », je vérifie mes mails et j’apprends le décès d’une personne qui gravite autour de la fondation depuis 15 ans.
Comme les autres donateurs, je la revois une fois pas an – la semaine prochaine normalement. Elle avait manqué un rendez-vous, pour cause de chimio, et elle était venue perruquée l’année d’après. Elle appelait régulièrement non pas pour donner mais pour prendre de nouvelles du Patron, de notre activité.
Je n’imaginais pas qu’elle allait mourir. En fait, elle avait été souffrante – ou mal allante – depuis si longtemps que je pensais qu’elle allait vivre comme ça, sans vraie guérison mais sans en mourir pour autant.
Jamais une plainte.
Elle et son mari enchaînaient les boulots modestes mais elle était toujours au rendez-vous. Il y a, comme ça, des gens qui cumulent les difficultés mais s’obstinent à chercher le bonheur dans les petites choses.
Ça m’a immédiatement fait penser à une autre donatrice, qui m’avait écrit une semaine avant de mourir et, prise par le « à faire sans tarder », j’avais mis sa lettre de côté.
J’aurai le temps d’y répondre plus tard, n’est-ce-pas… Le chèque qui accompagnait une lettre dont je n’avais pas compris l’urgence est toujours sur mon bureau, bien en évidence.
Il n’a jamais été question de l’encaisser mais au contraire de le conserver comme le symbole de ce qu’il ne faut pas faire.
Négligemment penser qu’il y aura toujours «demain».
Pour autrui comme pour soi-même.
Le cadeau du jour
mais bon, plus on avance, plus on y arrive !
Cela surprend toujours d’apprendre la mort inattendue de nos connaissances et comme tu le dis, le lendemain est incertain.
Que dire ? Rien… juste réfléchir… merci, Nora