La pensée du jour
Il y a plus d’intimité, plus de correspondance de l’âme dans ce qu’une lettre fait penser que dans ce qu’elle dit.
Simonde de Sismondi
L’humeur du jour
Je suis d’une génération qui a connu le « avant » les modes de communication actuels. Et même si je consulte mes 5 adresses mails « en direct » et jongle avec mes comptes Twitter et Facebook, je reste nostalgique de l’époque où « on guettait le facteur ».
Il passait dans le quartier sur son vélo à sacoches et on l’accueillait joyeusement. Son tintement de sonnette, ponctué d’un « bonjour! c’est l’facteur » était synonyme de nouvelles d’ailleurs.
Il y avait les cartes postales de vacances, obligations estivales en mode copié/collé avant l’heure pour l’annuel « soleil et farniente sont au rendez-vous, pensons à vous, famille Duchemin »,
et les vraies lettres qui contenaient les secrets et les coups de coeur échangés entre copines, « correspondants » scolaires étrangers et premiers amoureux.
J’y repensais en retrouvant hier différents paquets de lettres datant d’une vie qui semble bien loin tant, aujourd’hui, l’idée même d’attendre est devenue incongrue.
On rédigeait une lettre, on estimait qu’elle mettait 3, allez, peut être 4 jours pour arriver, on calculait qu’il fallait 2 jours pour répondre – plus le temps de trouver des timbres! – et là on se remettait à compter pour recevoir la réponse, excitation de l’attente forcément plus souvent déçue que récompensée.
Oui, c’est désuet, mais rétrospectivement, ça avait du charme et de la valeur et l’injonction de répondre vite se faisait moins sentir. On pesait plus ses mots et ses pensées parce qu’on prenait le temps.
Aujourd’hui, on vit dans l’immédiateté.
On envoie un message et la réponse arrive presque aussitôt, bribes de conversations interrompues et reprises au gré des activités.
On envoie des sms, des mails d’un clic, mais il n’y a plus le soin de l’écriture, l’inventivité, le choix du papier, de la couleur des enveloppes, de la mise en page, de la personnalisation. Et surtout on ne conserve rien.
On lit et au hasard d’un changement de portable, d’un fournisseur d’accès, d’un crash de disque dur ou l’utilisation d’un PC en commun – comme ces mots mêmes sont éloignés de tout romantisme ! – on perd tout.
Certes, ça ne « sert » à rien de les garder, je n’ai jamais relu ces vieilles lettres. Mais je les conserve comme autant de témoignages de mon passé. Après tout, je garde bien des robes que je ne remettrai jamais!
Alors que les correspondance entre Zola et son épouse sont éditées chez Gallimard cet automne, je m’interroge sur ce qui restera des échanges de mes Zolas contemporains.
Quelques tweets, des blogs, des mails… hélas rien de propice à l’intime.
Le cadeau du jour
These were the days of our lives.
ça avait de l’allure…
Pour te consoler chère Pooky, tu pourras nouer un ruban rouge autour d’un disque dur design et si tu as tout perdu dans un crash, quelque part dans une banque de données à l’autre bout de la planète, tes mails sont encore stockés.
Mais j’adore ce billet nostalgique et je pense à cette poésie apprise à l’école primaire: le facteur n’a jamais de lettre à me remettre et pourtant je l’attends chaque jour sous l’auvent… ;O)
Je crois que j ai quand même plus de plaisir à lire de belles écritures que la.plus jolie des polices
(Tu mets tes mails sur cloud??)
Pas besoin, aucune donnée n’est supprimée même quand on corbeille ça existe toujours quelque part. Ceci dit j’utilise google drive comme sauvegarde simultanée pour certains dossiers.
😮
Et puis on se disait que l’être aimé avait touché cette lettre, que quelque chose de lui était resté sur le papier… Nostalgie quand tu nous tiens !
Mais oui
Il y avait un contact, un vrai…
Quand je repense à toutes ces lettres, écrites par les grands poètes, penseurs, écrivains, ce sont des échanges inestimables.
Aujourd’hui, le facteur n’apporte que des factures, et même si les échanges mails sont rapides et efficaces, il y a des lettres que je conserverai toujours, comme toi
Et des PVs 😨
Je ne sais plus où j’ai lu ça, mais les fichiers numériques seraient beaucoup moins pérennes que le simple papier… Nous sommes sortis de la préhistoire avec l’écriture. Alors quand tous nos écrits numériques se seront dégradés, entrerons-nous dans la post-histoire?
PS : je t’ai invitée à un concours (très, mais alors très libre) et puis… début d’année chaotique, passage d’un blog à un autre… bref, excuse-moi de ne pas t’avoir répondu!
Mais oui, j attends tes araignées 😉
j’ai gardé aussi toutes ces lettres d’un autre temps… alors que je ne conserve presque aucun mail… plus que des souvenirs, ces lettres sont des traces d’un autre temps… un temps que les moins de 20 ans etc. 🙂