La pensée du jour
Il reste toujours quelque chose de l’enfance.
Marguerite Duras
L’humeur du jour
Après notre halte Aultoise, où aller ?
Longeons la côte,
Le Crotoy de mon enfance nous appelle.
Différent et familier.
Je reconnais le nom des rues, mais pas les rues elles-mêmes.
Puis tout y est si petit !
Quelques pas seulement me semblent séparer la digue du calvaire et le calvaire du Port…
Je découvre presque le château et certaines vieilles maisons typiques devant lesquels la marmotte que j’étais devait passer sans vraiment regarder…
Le square Jeanne d’Arc où mon père faisait s’entrechoquer les boules d’acier me semble minuscule – comment trois parties de pétanque ont pu s’y dérouler simultanément ? –
le banc où s’asseyait maman pour surveiller nos baignades est toujours là,
la placette entre la plage du port et le square est tellement étroite que je visualise mal les bals où l’orchestre des Frères Bayeul faisait danser locaux et vacanciers deux fois par mois d’été.
L’église, le panorama, la digue, le port, l’écluse… tous mes souvenirs affluent comme une marée un peu trop haute…
Je revois la maisonnette de la rue de la Bassée – on y tenait vraiment à 5 ? – la maison de briques rouges de l’impasse du Marquenterre, au bout de la rue des riviérettes, où vivait mon premier amoureux, nommé rivière (si si) dans une maison encore nommée « le Nid ».
Charline et Francine sont mortes mais le mari de cette dernière fait perdurer ses moules et son nom, parlant du passé en me tendant un bocal de soupe estampillé maison.
En ville, la salle de jeux où pour 2 francs je pilotais un Moon Patrol pendant que mes frères jouaient à Pac Man n’existe plus;
La Ruche et Ami ont été remplacés par un Carrefour City;
la maison de la presse tient bon… qu’est ce que j’ai pu y dépenser en magazines, cartes et autre papeterie…
Une pause « aux canotiers » sera l’étape ultime de ce retour en enfance.
Sitôt la porte ouverte, je suis envahie par l’odeur indéfinissable de la maison de « mémé Berry ». Même les ficelles picardes qu’elle cuisinait sont au menu.
Au mur, des bassinoires en cuivre recouvertes de faïences – un canard par-ci, une poule d’eau par là- le Crotelois est chasseur autant que pêcheur, des photos de mariage des années 90, de vieux miroirs gravés de publicité pour le Champagne Meunier – ils doivent être là depuis l’ouverture du restaurant.
Pour bien accompagner mes crevettes et la soupe de poisson, une vieille chaine diffuse des chansons des étés 84-86… l’immersion est totale.
Cela ne s’invente pas.
Le cadeau du jour
From here
You can
Almost see the sea.





Nostalgie, quand tu nous tiens….
Mais quand elle fait écrire bellement, merci pour ce tendre billet.
En belge ayant 60 km de côtes bétonnées, j’ai un faible certain pour la baie de Somme ;O)
écoute, j ai redécouvert avec bonheur…
Jolie nostalgie…
merci!
Ce petit billet me touche particulièrement et je suis heureuse que tu continues à faire revivre ces beaux souvenirs qui sont inoubliables à mes yeux….J’aime beaucoup la côte d’Opale sous le soleil c’est magique, entre la pêche aux crevettes, la cueillette des salicornes, la mer et la liberté que pouvaient avoir mes enfants pendant ces vacances, c’était le rêve.
la seule plage du nord exposée au midi!