La pensée du jour
Lui :  Sur votre tombe on mettra pour épitaphe « enfin froide »
Elle : Et sur la votre, on mettra « enfin raide »
Echange galant entre Sacha Guitry et son épouse, Yvonne Printemps

L’humeur du jour
« Avant » , c’est à dire « avant internet », quand un artiste mourrait, on subissait – selon sa popularité – de 10 minutes à une semaine de blabla lacrymal et hommages de ses amis artistes (forcément, les amis contrôleurs d’impôts, ça ne faisait pas rêver, le deuil s’habille en Prada) vaguement ponctué de poèmes scolairement maladroits et autres « salut l’artiste » dans la rubrique Courrier des Lecteurs des magazines télé.

Aujourd’hui, grâce à internet, il y a une égalité dans la mort, dès l’instant qu’elle fait partie d’une actu ou d’un fait divers.
Le moindre coincoin local est fleuri par des internautes désoeuvrés de « RIP » pour des gens inconnus, dans une communion qui pourrait être touchante si elle n’était soluble dans l’actu suivante.
« Like* » si toi aussi T triste ke le type C jeter par la fenêtre, nous invite Facebook.

Ribambelle de déclarations emphatiques, portraits à posteriori dithyrambiques, averses drues de “salut l’artiste” sur la page d’un Daniel Darc qui aura vendu moins de disques qu’il n’aura été “like”… Personnage public ou victime de fait divers, plus d’intimité possible.
Le web, porte ouverte sur votre cercueil…

Quand l’avocat controversé Olivier Mezner a mis fin à ses jours il y a peu, le web a frémi : suicide ? meurtre ? Chacun semblait avoir un avis et une envie de laisser, entre deux critiques, sinon une épitaphe au moins un hommage dont la légitimité ne pouvait résider que dans le fait d’avoir approché l’homme.
J’ai sélectionné cet « échange ». C’est cadeau.

*Like : « aime »

Le cadeau du jour
Ca m’a rappelé le SIDA d’Isabelle Adjani en 87 quand la cousine de la voisine du prof de maths, infirmière, l’avait soignée et certifiait que la pauvre allait mourir là, maintenant, dans quelques jours ou semaines au mieux. Si, si