La pensée du jour
Ce qui vieillit en nous, c’est le logement. Pas le locataire
Charles Gounod
L’humeur du jour
Ce soir, y’a (encore) foot. Mais dans un sursaut de mansuétude télévisuelle, il y a Redford aussi.
Un mélo lourdeau et mal doublé avec Morgan Freeman (mais Jennifer Callipygius Lopez), sur le deuil, le vieillissement, le renoncement aussi. Dit comme ça, c’est pile ce qui m’intéresse mais c’est hélas bavard et silencieux -pour bien montrer l’introspection.
Sans fun ni glamour.
Mais avec Robert!
La musique rappelle celle de « l’homme qui murmurait », la barbe de trois jours est inutile, la frange douteuse… Les plans de prises de vues sont fatigants, le Wyoming affreusement mal filmé, le film pâtit de la VF.
Vraiment .
Mais y’a Robert..
Pour la première fois depuis les 15 dernières années, il joue un type de son âge et aucune quadra ne se pâme devant lui. Il est père endeuillé, grand-père et pour tout dire, on s’emmerde un peu tant la faiblesse du scénario challenge celle de la mise en scène.
Puis cette VF…
Mais y’a Robert…
Ça n’a pas la puissance du Cavalier électrique (magic Bob) ou de Jeremiah Johnson (grassouille Bob) ni du Murmureur (sexy Bob) pour rester dans ses oeuvres Country.
Y’a J-lo-gros cuissots dont le rôle a la profondeur d’une flaque.
Mais y’a Robert…
Il vieillit bien le bougre.
Il porte l’héritage des Newman-Mac Queen à cheval, voire débonnaires chevaleresques.
On sent le cowboy en lui, le loyal, l’homme de valeur. Ce qui est formidable chez Redford est que chaque rôle confirme les précédents.
De Gatsby à Brubaker en passant par « Le meilleur », il ne se contredit pas. J’aime sa cohérence et que son talent semble au service de ses valeurs, un peu comme si chaque personnage apportait un éclairage différent sur un pan de son être.
Somptueux septuagénaire, il met grave la pâté au pauvre Avy Murciano ex beau gosse de Sous le Soleil (pour le coup, quand on parle de scénario improbable…) migrant légal de St Tropez à Marseille pour les besoins de « poubelle la vie« , dont j’ai dû me farcir les 5 dernières minutes en attendant Robert.
Avy. Locataire fatigué d’un logement non entretenu pour paraphraser la citation du Gounod.
Le pauvre… Regard éteint, grossesse Kronembourg et un bon 105D, il rappelle que les ravages du temps, équité oblige, n’épargnent personne.
Sauf Robert!
Le cadeau du jour
Robert. Ou comment « être et avoir été »
Il a 70 ans ? Incroyable !!! Mais, comme tu le dis si bien, c’est le logement qui vieillit.
Très drôle ton billet (comme d’habitude) et tu as raison, c’est un homme qui tout en étant dans le système ne l’est vraiment pas. La preuve, Sundance, son festival du film indépendant.
Ah Robert !!! En tête de liste derrière Henry 4 pour pooky !! Et devant Leny Cravitz pour moi :)!
Robert a une beauté intérieure qui l’aide à défier le temps
si si…
mais lenny n’est pas mal non plus :p