La pensée du jour
L’insurrection confine à l’esprit, l’émeute à l’estomac
Victor Hugo
L’humeur du jour
A Londres, j’ai fait ma première expérience de comédie musicale avec «les Misérables».
Trois heures de chansons plus ou moins inspirées – avec répression de rires parfois, on ne se refait pas.
Trois heures de plongée dans l’univers de Paris 1832…
Avec les barricades. La faim. Le labeur chichement rémunéré. La précarité. L’insurrection. L’espoir.
Retour à Paris 2011. C’est le printemps.
Tout ce qui dormait enfoui sort du sol.
Les primevères comme les indigents. Les pauvres. Ceux qui servent de caution à certains électeurs pour voter FN parce que «y’en a marre des riches, moi je vote FN pour faire chier la droite.»
Quel est le visage de la misère aujourd’hui ? La réponse varie selon à qui la question est posée.
Est-ce qu’un travailleur pauvre qui dort dans sa voiture a un sort plus enviable que celui sans travail, squatteur de cabine téléphonique le temps d’une nuit pluvieuse ?Je me souviens, dans ma jeunesse, avoir entendu «y’a des clochards qui choisissent de vivre comme ça» «tu sais, y’en a qui sont super riches avec tout ce qu’ils ramassent dans la journée».
Ça me laisse dubitative.
Passer sa journée par terre à attendre « rien », en buvant de la piquette pour penser à … rien, ne pas pouvoir se soigner parce qu’on a rien – oui, la santé devient un luxe – franchement qui peut faire ce choix?N’en déplaise aux aveugles volontaires, vivre du RMI et ne pas trouver de travail (je n’ose même pas écrire «métier») n’est pas l’apanage des fainéants, même si hélas il y a des profiteurs – et j’en ai connu à tous niveaux de salaires.
Pourquoi chercher des mensonges rassurants ou déculpabilisant ?
Passez près des Halles. Les clochards qui dormaient dans les bosquets en sont aujourd’hui chassés par les travaux de rénovation et pensent avoir perdu un abri boisé lorsqu’ils s’endorment sur (ou sous ) un banc.
Regardons les, ces « sous hommes » et femmes pour lesquels la considération sociétale de base n’existe pas.
Je le fais et bien sûr ça ne change pas leur situation.
Mais ça me paraît moins cruel que d’ignorer leur existence ou décider que la faute de leur place sur le trottoir leur incombe.
Revoir « une époque formidable ».
Repenser au sens du mot « solidarité ».
Redécouvrir le sens du social – et ça peut passer par le savoir vivre.
S’intéresser à l’utilisation de mes impôts puisque j’ai la « chance » d’en payer.
Ouvrir les yeux sur le monde dans lequel on vit.
Ne pas faire l’autruche. Ne pas se laisser distraire ou brouiller par les écrans de fumée, c’est déjà un bon début…
N’en déplaise aux fâcheux, je vais commenter la forme : ton texte est superbement écrit. Tu commences quand tes « Misérables » ? Ton altruisme et ton empathie sont dignes du grand Victor.
Tout à fait d’accord avec Lasourceauxbois
SDF, espèces en danger ! Arrêter de détruite la flore pour qu’ils puissent trouver refuge….
Inadmissible que dans notre pays il y ait des gens à la rue, quelle qu’en soit la raison.
En faisant la braderie hier, j’ai vu comment la mentalité des gens s’était dégradée en un hiver : moins de solidarité, alors que j’avais été plutôt charmé par la bonne entente entre commerçants. Je précise que j’étais au même endroit exactement que 7 mois plus tôt, avec donc, les mêmes commerçants en face ou à côté de moi.
Tu est commerçant non sédentaire, pas de boutique que ça veut dire, donc pas de pissotières, démerde-toi !
Avant, je faisais toujours l’effort, par plaisir aussi, d’aller voir ce que les autres commerçant avait à vendre. Je ne le fais plus, puisqu’on ne s’intéresse pas à ce que je vends…
La connerie est contagieuse et j’en prends l’entière responsabilité…. C’est chacun de notre côté que nous pouvons oeuvrer, avec nos petits moyens, pour que la joie, la solidarité, la bonne entente, le positivisme perdure. mais j’avoue que parfois, je n’ai plus envie.
Je fais du Qi gong, j’oeuvre à ma manière, car oui, cette gymnastique douce permet de cultiver l’énergie, de la croître et de la transmettre…. Je ne peux plus faire mieux pour le moment !!