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Mimiz’âneries


La pensée du jour
Je pensais que les vacances me videraient la tête. Mais non, les vacances, ça ne vide qu’une chose : le porte-monnaie.
Jean-Philippe Blondel

L’humeur du jour
J’aime passer mes congés d’été à Mimizan.
Mes journées sont rythmées par des matinées actives et des après-midi paresseuses, ponctuées de rituels synonymes de « vacances ».
Faire le marché est l’un d’entre eux.

Outre les étals classiques « fruits et légumes » du jardin – ici pas de « bio-bobo » – les incontournables poulets rôtis et foie gras, les fromages à prix imbattables, les marchands de couteaux et les vendeurs de ponchos et flutes de Pan en tenues Inca ou de tongs « made in Brazil » de toutes les couleurs, on trouve des stands un peu plus « pittoresques » – n’ayons pas peur des mots.

D’abord, l’étal des sous-vêtements. Prix imbattables. 5 euros la parure. 10 euros les 5 boxers en je ne sais trop quelle matière. Pour attirer le chaland, un trikini léopard, avec queue intégrée et oreilles en sus (20 euros).
Je suis bien trop snob pour acheter mes sous-vêtements sur un marché. Au-delà du souci de qualité, l’idée que n’importe qui passant par là peut savoir ce que je porte « en dessous » me pose un problème de pudeur.
Par contre, je ne me prive pas d’écouter les commentaires des acheteurs. Par exemple, devant une tenue très « et si on jouait à l’écolière qui n’a pas été sage ? », j’ai entendu une maman demander à son ado « tu le veux? C’est joli, non? ». Puis une femme à l’aspect un peu masculin s’est vue offrir par son compagnon une guêpière bicolore en nylon – les connaisseurs apprécieront – existant en S, M et L, avec jaretelles amovibles « c’est à dire que vous pouvez les enlever » répète la vendeuse, fière de cet avantage. L’homme rejette le or/noir et déclare « je veux ça » en désignant un coloris noir/violine en chuchotant à sa compagne « l’autre fait trop p*te »
Ensuite viennent les bonimenteurs.
Je ne parle pas du vendeur de robes informes dont le nez s’allonge quand il explique la coupe approximative de ses modèles d’un « C’est italien M’sieur Dames, et puis comme ca, il n’y a pas deux robes identiques ». A 45 euros la « création » qui ne supportera même pas un lavage, non merci…
Non, être bonimenteur, c’est avant tout être acteur. Il va falloir séduire, convaincre, embobiner, donner au client la certitude que s’il n’achète pas l’article, il passe à cote d’une occasion qui ne se représentera pas de sitôt.

Il y a le vendeur de saucissons secs, d’une générosité sans borne. Pour seulement 20 euros, il vous offre c’est le mot qu’il utilise un grand modèle et 6 petits, « auquels j’ajoute, parce que le fabricant me l’a offert, donc, j’vais pas vous faire payer une terrine ». Et parce que vraiment il vous trouve sympathique, la bouteille de rouge, c’est cadeau! Il aurait ajouté un pot de cornichons, j’aurais réfléchi…
Il y a la démonstratrice de gants dépilatoires « Venez essayer Madame, quelques mouvements sur vos mollets et vos poils disparaissent ». Elle vante les vertus exfolliantes de ce qui n’est qu’une sorte de lime à ongles pour poils et même si on me payait, je n’imagine pas jouer les cobayes sur son stand ! Par contre, je regarde deux femmes se faire « limer » énergiquement les gambettes .
Il y a le vendeur de « gants magiques » qui vous garantissent sans effort des carreaux impeccables d’un simple geste à la fois élégant et rapide.
Enfin, on arrive à l’étal de la star du marché. Le vendeur de… râpes à légumes. C’est lui, le dépositaire privilégié de l’appareil ultime pour transformer un concombre en dés, lamelles, rondelles, julienne ou n’importe quelle autre forme, pour 40 euros. Un prix d’ami pour le seul ustensile de cuisine aux allures d’outils, celui qui donnera à tout homme l’envie de se lancer dans des préparations à base de légumes, tant la râpe est tranchante et précise, tant le montage des lames est dangereux..
Ce n’est plus Cyril Lignac mais Mac Gyver qui investit la cuisine, fier de ne s’etre pas mutilé la main en debitant une courgette.
Finalement, 40 euros, c’est peu pour s’offrir un cuisinier…


Le cadeau du jour

Cela aurait été dommage de se priver d’un outil qui permet de si belles préparations…

16 réflexions au sujet de « Mimiz’âneries »

  1. aaaaah PookPook, j’adore !!!! Tu m’as donné un air de vacances bien sympathique et qui m’a bien fait rire tellement je m’y voyais !

  2. Tous les marchés du midi on ce petit air pittoresque , plein de surprises et remplis de vendeurs aux arguments un peu bidons.
    Mais il y aussi des vendeurs très sérieux , qui offrent des produits du pays de qualité à très bon prix :!
    Tu n’as pas assez fouillé
    Il faut de la patience et un bon flair pour les trouver 😉

  3. Oooh pook, je me vois à tes côtés, lorgnant sur les étals, ayant des fous-rires devant certains, et surtout sentant cette odeur d’olives (oui il y a toujours un vendeur d’olives sur les marchés!) ou de poulet rôti (oui pareil, il y a toujours des poulets rôtis!!).
    Bonnes vacances ma pookita! 🙂

  4. je t’y vois bien sur ce marché …la critique facile Pooky ! mais tout le monde ne peut pas se permettre d’acheter dans les boutiques branchées…là je te trouve un peu snob ma Pooky !

  5. Franchement, on s’y croirait. Bravo Pooky!
    Mais il est vrai qu’il y a comme une « légère » touche de snobisme dans le regard.

  6. Si être snob consiste à ne pas acheter de choses juste parce qu’elles semblent pas chère, sans se soucier de leur qualité, alors oui, je le suis.
    Quoi que vouloir habiller sa fille en clone de Britney Spears avec string apparent me semble plus relever d’une question de bvon ou mauvais goût…
    Mais, gentils poutre-pailleurs, on est toujours le snob de quelqu un… dans un domaine ou un autre !

    Je remarque qu’au rebours, le qualificatif « bobo bio » ne vous a pas dérangé. Il y aurait donc inégalité dans la moquerie?

  7. j’ai effectivement remarqué le qualificatif « bobo bio » mais n’ai pas trouvé bon de le commenter….Je ne voulais pas dire qu’il fallait acheter n’importe quoi parce que ce n’était pas cher, mais je voulais simplement dire que tout le monde n’avait pas accès aux boutiques, qui sont très chères ! sauf peut être sur Paris où le choix est plus vaste, donc concurrence oblige. On peut acheter cher et être de mauvais goût et acheter pas cher et de bon goût aussi.
    Par contre, je ne bois pas n’importe quel thé, est-ce mon côté snobinarde ?? j’avoue Sans rancune Pooky, après tout, ce billet est fait pour qu’on échange les pensées non ??? bisous

  8. tonhom s’est donc offert une mandoline :)))
    oui c’est le nom de cet objet macgyveresque qui hante tous les marchés, mais aussi le rayon ustensiles de cuisine du bé-hache-vé.
    on peut donc en déduire que pour 40e, non seulement tu t’es offert un cuisinier, mais aussi un homme qui te jouera peut-être quotidiennement de la mandoline…über-romantik !

  9. Et bien Pooky, tu vas manger encore PLUS de légumes et définitivement devenir un lapin
    Par contre Mom et Jean-François, je ne sens pas de snobisme, juste un instantané de marché, pas de jugement de valeur
    Qu’est ce qui vous a touchés?

  10. Mom me connaît Tom et je peux parfois etre snob, mais dans le cadre de ce billet, j’vois pas trop.
    Ca ouvre un debat interessant : qu’est ce que le snobisme? Dans quels domaines se manifeste il et dans quels domaines encore cela vous « pose problème »

  11. Les réflexions sont libres ! le débat est ouvert…..! c’est vrai que je connais bien ma Pooky, très bien même et que nous avons des vues différentes sur plusieurs sujets, c’est ce qui fait le charme d’ailleurs de toutes nos discussions.

  12. S’acheter des cigares à je ne sais combien, ( parce que dès que ça dépasse 1000 euros, je suis dépassée et je sais pas à quoi ça correspond ) donc, là, oui, c’est du snobisme. ‘ désolée de remuer le couteau dans la plaie ) Pour un quidam manger de la rillette du Mans, ce peut-être du snobisme… Oui, on est toujours le snob de quelqu’un… On ne sait pas où ça commence on ne sait pas où ça finit …

    Bref, passons…

    Déjà, bravo pour ton mot valise, pooky ! Mimiz’âneries ! ça m’a bien fait rire, parce que c’est tout à fait ça, cette description relevée, pimentée que dis-je, d’un marché. ue ce soit à mimizan, Châteaudun, ou petzouille les oies, c’est du pareil au même ! C’est la faune qui se rassemble et quelle faune ! Un régal pour les scribouillards ou autres écrivaillons, n’est-ce pas ?

    C’est vrai, mea culpa, il faut se respecter, se tolérer, ne pas critiquer, mais y a des specimen qui sont rester à ras les pâquerettes, les pecnauds, ou autres baufs !
    Allez on ne leur en veux pas, ils nous font bien rire !
    Et, on est tous le pecnaud de quelqu’un !

    En tout cas, très chère, je ne t’inviterai point près de mon étal quand ce sera moi la commerçante non sédentaire ( ou marchande sur les marchés ) J’aurais bien trop peur de ce que je risque de t’inspirer ! lol

  13. sur mon marché on trouve les mêmes produits que au supermarché, avec les mêmes producteurs, mais beaucoup plus cher, normal c’est… le marché. Je crois qu’il est envahi par les bobo-bios.

  14. Bravo pour ton recit sur le marche de Mimizan… J’avais moi
    meme l impression d y être! Un peu de « pitoresque » est bien
    rafraichissant de temps en temps 🙂

Chic ! Un message :)

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