Love me? Love my Cats

La sagesse du Tso


La pensée du jour
Le chat est d’une honnêteté absolue. Les êtres humains cachent pour une raison ou une autre leurs sentiments.
Les chats, jamais.
Ernest Hemingway

L’humeur du moment
Prenons un Chaton. Pour l’instant, il n’a pas de nom. Il est famélique. Il braille devant un hôtel 4 étoiles de Karachi et il arrête ainsi mon pas pressé. <Grosse tête sur un petit corps, pattes avant moins hautes que ses pattes arrières, une côte mal ressoudée, une mini balafre sur le museau, une allure bancale de flibustier…on est loin du chaton pour calendriers de fin d’année.

Mais c’est un chaton… Je ne peux pas le laisser comme ça, il m’a interpellée, choisie : il faut l’aider, n’est-ce pas !

Je ramasse « ptit chat » et je me dis que 2 chats ou 3, c’est pareil. Qu’on fasse passer un ami pour un bol à remplir de plus ne changera rien au fait qu’on doive s’organiser quand on voyage. Et puis, au Pakistan, on part rarement en week-end !

Après quelques jours et sans qu’on sache réellement comment ni pourquoi, avec évidence, Ratso a décidé qu’il allait nous faire don de son amour pour toute la durée de sa vie terrestre.

Nous avions déjà Zibou et Lulu, jumeaux indissociables. Lu n’a pas été ravi d’accueillir un rival (combien de fois lui a-t il repeigné l’arrière train avec ses longues pattes), mais Zib, du moment qu’elle m’avait, ne lui en en a pas voulu de devoir partager croquettes et câlins.

Tso, avec ses mimiques, sa personnalité affirmée et une confiance en lui sans bornes, a rapidement occupé la même place que les jumeaux que nous avions choisis.

Il n’a jamais douté de lui ou de l’amour qui lui était dû – un bien maigre retour, je dois le dire, de tout celui qu’il prodiguait à quiconque entrait chez nous.

Sans jamais donner l’impression de demander quoique ce soit, Ratso a toujours obtenu ce qu’il souhaitait au moment où il le souhaitait et de n’importe qui. Naturellement gentil et forcément « sans arrières pensées » il n’a jamais craint la méchanceté des autres.

Il échangeait des séances de « grattage » contre du bien être immédiat. Jamais chat avec lequel j’ai vécu n’a eu comme lui la faculté de sentir qui avait besoin de ses ondes. Il s’installait tranquillement sur les personnes tristes ou préoccupées et leur transmettait quelque chose d’impalpable. Quand il estimait avoir terminé, il repartait dormir dans son cube.

Un jour, Ratso est tombé malade. Il s’est alors créé comme un mini fan club, composé d’amies qui ont fait des kilomètres pour m’aider à lui faire des piqures ou pour le conduire chez le véto pendant que je travaillais, des vétos qui eux-mêmes ne nous ont jamais compté les frais réels des 8 mois de soins et sont même parfois passés le dimanche soir après leurs urgences pour le réhydrater, et de proches qui s’étaient proposé pour nous aider à régler les factures « d’hospitalisation ».

Alors reprenons ce chaton du début…

Aussi sûrement qu’un psy et de manière plus agréable, le Tso m’a appris à ne pas douter, à prendre sans se poser de question, à donner sans calculer, juste « parce que ».
Il m’a prouvé que bien que n’étant pas le plus esthétique des chats, il n’en était pas moins beau ni moins aimable.
Qu’on pouvait faire don de beaucoup de soi sans jamais se diminuer.
Qu’il s’agissait souvent de simplement demander pour obtenir.
Qu’il n’était nul besoin d’être parfait pour être aimé.
Qu’être, ça suffisait amplement.
Et qu’« avoir été » a du sens.

Le cadeau du jour
et comme on le dit par chez nous, « le plus beau, c’est le Tso »

17 réflexions au sujet de « La sagesse du Tso »

  1. Un très bel hommage digne de Colette. A quand tes « dialogues de bêtes »? Tu évoques parfaitement la subtilité de la psychologie féline. Et j’ai évidemment aussi une pensée attendrie pour mon gros Loulou qui attend mon retour, allongé fièrement tel un pacha sur le bitume de mon impasse!

  2. sache que tu leur donnes toi aussi la plus belle part de ton être et que c’est un magnifique partage d’amour que tu as avec tso, lulu et zib.

  3. Une très belle histoire en effet
    Et tu sais la raconter de manière peu commune , avec légèreté et une « patte » de velours

    je dis toujours que je n’ai pas de chat
    mais que j’ai un cien chat
    il n’y a qu’a voir sa manière de se coucher en rond et de se frotter contre mes jambes le matin quand je descends…

  4. Même si je connais le début et la fin de l’histoire l’amour donné et reçu par SUPER TSO m’émeut toujours. Petit câlin à Zib et à sa mère.

  5. Je relis ce texte et je m’aperçois que je l’ai déjà lu et même commenté. J’avais totalement oublié. Cet article avait miaulé en moi, mais là, forcément, avec le départ de Gribouilli, il miaule encore plus fort. C’est une chance inouïe de croiser le chemin de tel chat, comme le mien, mais là, le manque est encore trop cruel …

  6. c’est pour ça que je te l’ai ressorti. Gribouilli te manque d’autant plus qu’il t’apportait beaucoup. Tu vas apprendre à le faire vivre en toi et à t’en souvenir « activement ». Je dessine sa silhouette dans la buée encore, comme je le faisais avant…

    1. Il était surtout très grand
      Mes trois chats sont/étaient des orientaux, grands, hauts et musclés
      Même zib parait mincissime par rapport au chat du voisin, pour le même poids!

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